Publié le 22 juin 2018 dans Multinationales Par Luca Manes
La République du Congo – à ne pas confondre avec la plus étendue et célèbre République démocratique du Congo – est l’un de ces états africains riches d’Hydrocarbures mais au même moment flagellés du fléau de la pauvreté.
Dans ces cas, le cliché veut que le puissant en service, le président Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis 1979 en vertu d’une « rupture » entre 1992 et 1997, tire pour soi-même, pour sa famille et le petit cercle restreint de soldats évidents « avantages » de l’extraction de gaz et de pétrole. C’est donc une préoccupation que pour l’Eni ces dernières années, se soit ouvert un « Front congolais » dans lequel, pour l’énième fois des magistrats du parquet de Milan cherchent de faire la lumière.
Un premier chapitre de cette histoire a été déjà écrit en 2015, quand sous les projecteurs était finie la licence pour le verrouillage pétrolier Marine XII, contrôlé par le Chien à six pattes avec 65 pour cent des actions (à 10 pour cent figure ensuite la société congolaise publique SNPC). Eni, en particulier, en Juillet 2015 – comme explique le budget de 2016 du groupe pétrolier – avait reçu « une demande de production de documents par le ministère de la Justice ( » DOJ « ) des USA en rapport avec la richesse Marine XII au Congo et des relations entretenues avec quelques personnes physiques et des entreprises » soupçonnées de corruption.
Mais potentiellement encore plus perturbateur est l’enquête de Milan sur un autre bloc, Marine XI. Il y’ a des soupçons que l’attribution du maxi gisement en République du Congo ait eu lieu grâce et à travers l’usage des pratiques de corruption qui reconduirait à une entreprise nommée Ressources naturelles du monde (World Natural Resources), derrière laquelle se cacheraient les personnes proches à l’Eni et à sa gestion, comme amplement raconté par Espresso et l’Editorial Fait Quotidien l’hiver dernier. La World Natural Resources a acheté pour 15 millions de dollars une part de Marine XI d’une valeur de 430 millions.
Les mêmes relations annuelles de l’Eni révèlent qu’en Avril 2018, la Société a reçu un avis des procureurs de la République selon laquelle son propre «Chef du développement, des opérations et de la technologie» et un autre pas mieux spécifié « employé Eni » sont soupçonnés dans l’enquête pour corruption au Congo. Le chef de développement, des opérations et de la technologie au moment où le mandat de perquisition exécuté le 5 Avril dans les bureaux de l’Eni de Milan et de Rome était Roberto Casula, dont le rôle dans l’opération OPL 245 au Nigeria a répété mis plusieurs fois en discussion par Re: Common et Global Witness durant les récentes assemblées des actionnaires. Casula, en fait le numéro 2 de l’ENI, est en ce moment « en congé » en attente de clarification sur sa position. En ce qui concerne le second employé soupçonné, l’entreprise n’a initialement pas fourni de détails, et a ensuite dû admettre à l’assemblée générale des actionnaires du 10 mai dernier qu’il répond au nom de Maria Paduano. C’est l’une des quatre personnes mentionnées par L’Espresso sur la base de ce qui a émergé des Paradis Papers en tant que directeur ou ancien bénéficiaire de World Natural Resources. Les autres sont Andrea Pulcini (ancien directeur de ENI), Ernst Olufemi Akinmade et Alexander Haly.
Ce dernier est également directeur de Petro Services, une société de services pétroliers actifs en République du Congo. Lors de l’assemblée de 2017, Eni avait informé les actionnaires qu’il n’existait pas des liens contractuels avec Petro services au Congo, mais durant la dernière réunion il a en effet démenti ce qui fut dit précédemment, chargeant tout à un oubli – Il y’aurait eu une erreur de la transcription de la réponse.
En fait, l’Eni a entretenu des relations commerciales avec Petro Services depuis 2012 jusqu’au début de l’année 2017. Il y’aurait des réactions sur le fait qu’Eni aurait payé Petro-services pour environ 105 millions de dollars pendant la période susmentionnée.
Une autre « coïncidence » pour le moins inhabituel est que M. Ernst Olufemi Akinmade, lui aussi faisant objet d’une enquête aujourd’hui en tant qu’unique administrateur de 2012 à 2014 de la section anglaise de World Natura Resources impliquée dans le scandale au Congo, ait travaillé pendant des années dans le groupe nigérian contrôlé Eni, pour ensuite devenir le bras droit de l’ex-ministre du pétrole nigérian Dan Etete et le représenter, protégé d’un offshore, dans les négociations finales pour l’attribution du champ OPL 245.
Il convient de rappeler que les enquêtes sont toujours en cours et que l’Eni nie résolument tous les frais et attend l’évaluation indépendante commandée à la KPMG sur les données concernant cette histoire complexe.
Cependant, il reste un halo au moins d’opacité dans la gestion des «relations d’affaires» avec un gouvernement comme celui des Congolais.
Publié en italien sous le titre : Le grandi ombre sul fronte Eni in Congo
Traduction offerte par Collectif Sassoufit Italie