Paris, le 30 décembre 2017,
Mes chers Compatriotes,
Alors que cette année 2017 s’achève avec le bruit impatient des bottes, nous espérons avec ces quelques mots que vous trouverez courage et détermination.
L’agonie de la République du Congo et le cri de ses filles et de ses fils nous ont tenus occupés chacun des jours de cette année.
Qu’il me soit permis de vous en rappeler quelques évènements.
Suite à l’action vigoureuse du Collectif #Sassoufit le tyran avait terminé l’année 2016 chassé des États Unis comme un pestiféré et nous annoncions dans une interview sur Paris Match l’intensification de la crise socio-économique.
Furieux, dès janvier, la répression féroce et le système d’espionnage réussissaient à mettre fin à près de 11 mois de clandestinité du candidat à l’élection présidentielle André Okombi Salissa. Cette répression brutale va aussi s’abattre sur le journaliste Ghys Fortuné Dombe et plusieurs partisans de la résistance Républicaine ; je pense ici à Maitre Steve Bagne et Monsieur Lucien Okana. Nous saluons le travail remarquable de l’OCDH et de la campagne #OnNeVousOubliePas au bénéfice de l’ensemble des prisonniers politiques.
2017 a été le théâtre de plusieurs arrestations arbitraires de nombreux filles et fils de notre pays qui avec courage défendaient l’ordre républicain.
Des Congolais sont morts pour leur opinion, certains se sont exilés, et trop longue est la liste des prisonniers qui croupissent injustement : Jean Marie Michel Mokoko, Paulin Makaya, Libongo-Ngoka, Jean Ngouabi, …
Le Collectif #Sassoufit, fidèle à sa méthodologie, n’a ménagé aucun effort pour dénoncer les accompagnateurs du régime et édifier les Congolais sur la nature totalitaire de ce que nous combattons.
C’est pourquoi, dès Mars, nous avions initié un premier courrier au FMI et à l’ITIE pour protester contre ce que nous avions identifié comme une lecture biaisée de la crise socio-économique congolaise. Grâce à la mobilisation multiforme des Congolais et à l’intérêt d’ONG comme Public Eyes et Global Witness, nous avons pu faire échec à cette lecture de simple crise liée à la chute du prix du baril du Pétrole.
Pourtant, ne crions pas victoire trop tôt, il nous faut encore obtenir la récusation du négociateur congolais, qui est gravement mis en cause dans les détournements qui ont conduit à ce désastre économique.
Cette année 2017 a connu le décès en prison du Colonel Marcel Ntsourou. Ce décès a dissipé, nous l’espérons, tout espoir de gratitude du régime aux sécurocrates. Ntsourou n’a pas eu droit à des obsèques de la part du régime qu’il a servi.
Également, des élections locales et sénatoriales s’y sont déroulées. Elles ont révélé au monde les lignes de fractures profondes de la tyrannie :
- Caducité de la lecture du bloc monolithique « Nord » pro Sassou : les candidats indépendants de la Cuvette-ouest, de la Sangha, de la Likouala, de la Cuvette, des Plateaux et de Brazzaville Nord ont vaincu souvent dans les urnes la machine du pouvoir. La victoire a été volée, les populations se sont révoltées aux côtés de leurs champions ; elles ont été réprimées.
- Absence de maîtrise du territoire par le régime : le Pool n’a pas pu voter ainsi que la Cuvette-ouest au premier tour.
- La clarification des lignes : le jeu trouble d’une opposition tribale et démographique est apparu au grand jour. Elle s’est révélée être une force conservatrice co-créatrice du système ethnocratique du pouvoir.
C’est bien suite à cette intense activité, à la fois d’action et d’analyse, que nous avons conclu que le système Sassou pouvait être résumé comme LE PÈRE, LE FILS ET LES MAUVAIS ESPRITS QUI L’ENTOURENT.
2017 s’achève avec un tyran quittant la France sur la pointe des pieds, humilié sans avoir pu avoir un tête à tête avec le Président français.
Si pour 2017 nous avions promis d’intensifier notre combat contre le régime et ses soutiens, pour 2018 nous formulons le vœux d’achever la libération nationale.
C’est pourquoi nous appelons solennellement les forces de la résistance interne et externe à l’unité derrière une bannière qui est aujourd’hui une marque mondialement reconnue, un label d’abnégation et de service : le Collectif #Sassoufit.
Nous appelons à l’unité pour installer l’Etat de droit sans lequel aucune démocratie et aspiration légitime à la conduite des affaires publiques ne peuvent être positives.
Nous appelons non pas à défendre un champion contre un autre mais à défendre la République, notre seul héritage commun.
Nous appelons à faire vivre ce qui nous rassemble pour mettre fin, dans les plus bref délais, à l’agonie du Congo.
2018, Congolais donnons nous les moyens d’en finir pour que nos martyrs trouvent enfin justice et repos.
Le Collectif #Sassoufit est une maison de la solidarité, un atelier de l’acharnement à réalisation de la libération nationale.
Le Collectif #Sassoufit est libre et indépendant et n’aspire qu’à l’établissement et la promotion de l’Etat de droit.
Unissons-nous et le Congo sera libre !
Votre frère,
Andréa Ngombet
Coordinateur Collectif #Sassoufit