Critiquée au Mozambique, la France jouera-t-elle le même jeu au Congo des Nguesso ?

Au lendemain de son interview ridicule sur TV5Monde, le dimanche 25 juin 2017, le mégalomane kleptocrate compulsif et putschiste multirécidiviste apprenait comme tout le monde que sa fille Julienne Sassou Nguesso, épouse du Togolais Guy Johnson, a été inculpée, le mardi précédent,  par les Juges de l’affaire des biens mal acquis pour « blanchiment de détournement de fonds publics ».  « Juju » ne fait que précéder de peu son « frère » Edgar Nguesso qui n’a pas encore répondu aux convocations des Juges et qui ne saurait tarder à être inculpé au même motif.

©PHOTOPQR/OUEST FRANCE/Sabrina Rouillé ; LE 10/04/2009 Iskandar Safa, principal actionnaire des CMN

Sale dimanche pour le tyran de l’Alima, la Voix de l’Amérique relayait les critiques de la Renamo, parti frère du PCT, pour « le rôle supposé de la France dans le scandale de la dette cachée par le Mozambique, au lendemain de la publication des conclusions d’un rapport d’audit indépendant par le procureur général. »

En 2013 et 2014, trois entreprises à capitaux publics liées aux services secrets et au ministère de la Défense mozambicains avaient emprunté 2 milliards de dollars en secret pour acheter du matériel de surveillance maritime et des navires.

Une partie des équipements, soit 24 chalutiers et 6 patrouilleurs, ont été livrés par les Constructions mécaniques du Normandie (CMN), une filiale du groupe Privinvest dont le patron est l’homme d’affaires français Iskandar Safa.

« Jusqu’à preuve du contraire, les Français sont des escrocs. L’homme qui a trompé le pays a été faire les choses en France. Nos responsables mozambicains sont allés voir les bateaux en France », a déclaré à l’AFP le porte-parole du principal parti d’opposition au Mozambique, Antonio Muchanga.

Le porte-parole et député fait référence à l’annonce de la signature du contrat à Cherbourg, en septembre 2013, par Iskandar Safa, en présence du président mozambicain d’alors, Armando Guebuza, et de son homologue français François Hollande.

Au Mozambique, ces chalutiers n’ont presque jamais servi et rouillent au port de Maputo par manque de marins et de permis de pêche.

Le rapport d’audit publié samedi par le procureur et réalisé par le cabinet américain Kroll relève plusieurs incohérences et zones d’ombre dans l’utilisation des deux milliards de dollars empruntés par le Mozambique.

Le cabinet d’audit a ainsi comparé le prix des équipements facturés aux entreprises à des prix estimés par un expert indépendant. La différence est édifiante: 713 millions de dollars.

« Le pricing a été basé avec une formule communément appliquée par notre groupe et les prix ont été négociés sur une longue période de temps comme précisé dans le rapport », s’est défendu Privinvest dans un communiqué, dimanche.

« De plus ces prix sont comparables à ceux que nous avions pratiqué avec nos autres clients », ajoute le groupe.

Dimanche, à l’occasion du jour de l’indépendance du Mozambique, le président Filipe Nyusi a salué la publication du rapport appelant la communauté internationale à « reprendre son aide ».

Le FMI et les bailleurs de fonds avaient fait de la réalisation de cet audit une condition pour la reprise de l’aide internationale, gelée en avril 2016, lorsque l’existence des emprunts a été révélée. Une mission du FMI est prévue du 10 au 19 juillet.

Il faut saluer la détermination de Madame Christine Lagarde dans ce dossier mozambicain et plus récemment, malgré l’insistance flagrante d’un Bercy peu regardant de Michel Sapin, a refusé tout Plan de sauvetage à Sassou Nguesso ; comme l’avait réclamé l’opposition congolaise et ses sympathisants.

Egalement, nous avions dénoncé la volonté du même Iskandar Safa de réitérer une opération similaire avec le Congo, propriété des Nguesso, au prétexte de la restructuration de sa dette à l’égard des traders Glencore et Trafigura pour un montant de 4 milliards de dollars. http://congo-liberty.com/?p=18261 . Ce montage financier pour un montant double à  celui, similaire, effectué « au profit » du Mozambique permettrait une surfacturation double aux 713 millions de dollars révélés par Kroll. Rien d’étonnant au royaume du vol et du détournement des Nguesso !

Iskandar Safa est l’un des grands employeurs du Cotentin et le propriétaire du journal Valeurs Actuelles. Très proche de l’une des grandes figures politiques locales, Bernard Cazeneuve l’ex-premier ministre du président normal qui avait encouragé le référendum anticonstitutionnel de Sassou, il jouit de relations très privilégiées avec Israël duquel il pourrait obtenir, au profit du maintien au pouvoir par la force du dictatueur de Brazzaville, un renforcement du flux de voyous retraités de Tsahal.

La France d’Emmanuel Macron, par l’inculpation de Julienne Nguesso, a envoyé un signal fort à Denis Sassou Nguesso. On n’imagine mal le nouveau président, adepte d’une tolérance zéro au sujet de la probité des élus et des gouvernants français, accepter que Denis Sassou Nguesso poursuive son œuvre de corruption effective de la vie publique française en répandant sa gangrène comme il le fait depuis 1979. Désormais acteur en poupe de la construction européenne, il serait bon que le Président Macron exige de Bruxelles, et de la très complaisante Federica Mogherini, la même décontamination.

Excellente douche froide dont Denis Sassou Nguesso a le plus grand besoin pour que le Congo ne s’embrase pas encore une fois !

Rigobert OSSEBI

Diffusé le 26 juin 2017, par www.congo-liberty.com

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