
Le 14 mars 2017 à Bruxelles, le PNUD a publié un rapport intitulé « Afrique Centrale, une région en retard ? ». Ce rapport constitue une première édition d’une future série d’étude sur la sous région.
Nous soulignons notre fierté de voir cité le Collectif #Sassoufit et que le PNUD dénonce le soutien sans équivoque apporté par la France au maintien du régime totalitaire de Denis Sassou Nguesso.
La montée du Péril islamiste
« Un extrémisme violent s’est manifesté en Afrique centrale, dont les activités de Boko Haram, qui prolifère dans la sous-région, constituent la forme la plus pernicieuse. Il existe un risque bien réel que les idéologies violentes et extrémistes prennent racine dans des contextes nationaux souvent socialement défavorisés et polarisés sur le plan religieux et ethnique. Et on ne peut écarter non plus la possibilité d’une fusion des crises liées à Boko Haram et à la République centrafricaine. » – Page 7 Rapport PNUD Mars 2017
Nous avions déjà identifié et dénoncé la prolifération de groupe prônant le Djihad au Congo sponsorisé par les services de Sassou Nguesso. L’implantation comme réfugiés d’anciens criminels Selekas dans l’extrême nord à Betou dans la Likouala font peser sur l’avenir du Congo une menace supplémentaire.
Nous soupçonnons aussi que l’attraction morbide de l’Etat Islamique n’a certainement pas épargné le Congo en général et sa communauté musulmane en particulier. La présence de plus en plus massive de commerçants Pakistanais et Syriens nous font craindre l’enracinement de réseau d’Hawalah pour le financement du terrorisme international. Le blanchiment de l’argent des minerais des zones de conflits expliquent aussi cette présence massive des pakistanais.
L’enracinement d’une extrême violence
« Faute d’un effort concerté pour inverser les tendances à ce niveau, il existe un risque réel que les progrès de l’Afrique centrale en matière de développement soient définitivement compromis – avec toutes les conséquences que cela entraînera pour la sécurité du continent et du reste du monde, dans la mesure où l’Afrique centrale risque de s’engluer davantage dans des problèmes d’envergure mondiale tels que l’extrémisme violent et la migration » – Page 13 Rapport PNUD Mars 2017
L’Afrique centrale enregistre la plus forte population vivant sous le seuil de pauvreté de toutes les sous-régions africaines et peut être du monde. De plus , en raison de sa situation géographique, le risque que l’Afrique centrale serve de couloir reliant l’extrémisme violent d’Afrique de l’Est et de l’Ouest, a également été souligné. Le PNUD doit savoir que ce couloir est déjà actif comme l’illustre le cas des génocidaires interahamwe rwandais stationnées au Congo depuis 1994 et ayant pris part à tous les conflits armées congolais au côté des forces Cobras de Denis Sassou Nguesso. Plus récemment, la présence du rebelle centrafricain Abdoulaye Meskine et de ses mercenaires a été signalé dans la région du Pool où le gouvernement congolais se livre à une guerre d’épuration depuis le 04 avril 2016.
La Xénophobie comme instrument de gouvernement
« En Afrique centrale, les relations entre États se caractérisent par la méfiance, la suspicion et la xénophobie, comme l’explique la première section de la présente analyse de situation sous régionale. » – Page 38 Rapport PNUD Mars 2017
Cela est illustré par exemple par la reprise de l’opération “Mbata Ya Bakolo” depuis Février 2017 au Congo. Des ressortissants de la RDC mais aussi de pays de l’Afrique de l’Ouest sont raflés, extorqués et expulsés du pays. Le régime espère par la xénophobie donner une explication simpliste à la crise économique résultante de la crise post-électorale. La Faute à l’étranger c’est simple et efficace.
Cette xénophobie s’exprime aussi contre un “ordre occidental” qui financerait des “groupes de droits de l’homme” pour contester le pouvoir absolu de Sassou Nguesso. Le Congo serait alors victime d’un complot international visant à l’ingérence dans sa souveraineté. Toutes les aberrations de gouvernance sont ainsi excusées car participantes d’une logique anti-occidentale primaire.
Des Etats proprement totalitaires et des systèmes électoraux corrompus
“Un rapport précise qu’à quelques exceptions près, les processus et les mécanismes électoraux [en Afrique centrale] sont généralement corrompus, le pouvoir exécutif se servant de ses prérogatives pour affaiblir les systèmes assurant l’équilibre des pouvoirs (partis politiques d’opposition, organisations de la société civile et médias, sauf ceux sous contrôle de l’État) ou anéantir les organismes d’État chargés de contrôler les actions du pouvoir exécutif […] Les élections qui se sont récemment tenues en République du Congo et au Tchad en témoignent amplement. ” – Page 53 Rapport PNUD Mars 2017
Le PNUD et donc le système des nations unis reconnait enfin quil n’y a aucune forme d’espace publique dans les états de l’Afrique Centrale. C’est pourquoi le PNUD appelle à soutenir les « relais » (responsables interconfessionnels, femmes, jeunes, entreprises ou autres) capables de susciter un élan en faveur de changements positifs à l’intérieur et à l’extérieur des frontières nationales – (Page 15 Rapport PNUD Mars 2017) et reconnait le rôle négatif joué par la relation unilatérale qu’il a longtemps entretenu avec les autorités de ces états totalitaires.
#Sassoufit : une dynamique de changement Hautement Organisée
« En République du Congo, une dynamique de changement hautement organisée s’est formée sous le cri de ralliement #SassouFit (un jeu de mots autour de l’expression « ça suffit ») en opposition aux efforts déployés par le Président Sassou Nguesso en vue de briguer un troisième mandat. Néanmoins, elle s’est finalement sentie trahie par des partenaires internationaux clés, notamment la France qui fournit un appui continu et sans équivoque à Sassou Nguesso à un moment critique pour le mouvement de protestation, qui a perdu de l’élan. » – Page 53 Rapport du PNUD Mars 2017
Comme les personnes interrogées dans le cadre du rapport du PNUD, le Collectif #Sassoufit, qui n’a évidemment pas perdu de son élan, appelle à un changement de régime avec force d’interposition internationale dans le cadre de la jurisprudence sur la lutte contre les régimes totalitaires.
Le Rapport du département d’Etat Américain, celui de l’OCDH, le notre propre sur la liberté d’expression et maintenant celui du PNUD nous confirme qu’au Congo nous sommes bien en face d’un régime totalitaire avec des ramifications criminelles dans les sphères dirigeantes des grandes démocraties et des institutions internationales comme par exemple la participation en tant que vice-président au sein de l’association internationale des Maires Francophone de Hugues Ngouélondélé Maire de Brazzaville et Beau-fils de Denis Sassou Nguesso au côté d’Anne Hidalgo, maire de Paris. La qualification de Monsieur Willy Nguesso par la justice canadienne comme « appartenant à une organisation criminelle : clan Nguesso » montre bien que c’est une stratégie de lutte anti-mafia qu’il faut appliquer aux états de l’Afrique centrale en général et au Congo en particulier.
C’est pourquoi il est désormais impératif de conditionner drastiquement la poursuite des relations entre le système des nations unies et les états de la sous région.
Pour le cas du Congo, le Collectif #Sassoufit appelle à :
- Libération des prisonniers d’opinions
- La cessation des hostilités dans la Région du Pool et déploiement d’une force internationale d’interposition sous l’égide des nations-unies.
- L’ouverture d’une transition civile sans Monsieur Denis Sassou Nguesso
- La conduite d’un Tribunal Pénal International de Brazzaville pour juger les crimes du régime et démanteler son puissant réseau de corruption à travers le monde.